Bonjour Jean-Luc,
Une question en forme de suggestion (ou l'inverse si vous préférez :) quant à l'adaptation de la seconde partie du Lied du cours 59 au poème d'Arthur Rimbaud sur lequel je travaille :
- La seconde partie du Lied La Truite de Schubert est relativement courte, elle n'est constituée que de quatre vers qui ''montent'' graduellement vers le sommet dramatique correspondant à la prise de la truite par le pêcheur. Les différents éléments musicaux (évolution des schèmes, resserrement de l'harmonie ainsi que des tonulations) qui structurent ce passage sont utilisés par Schubert pour mettre en exergue cette montée graduelle.
- La seconde partie du Lied que je conçois sur le poème de Rimbaud comporte pour sa part six vers répartis en deux tercets. Le sommet dramatique est clairement énoncé au dernier de ces six vers (''il a deux trous rouges au côté droit''), par contre le troisième vers du premier tercet ("Nature, berce-le chaudement : il a froid") me donne plutôt envie d'une pause après la tension amorcée aux deux vers qui précèdent.
- D'où ma question/suggestion : est-il de ce fait envisageable d'adapter comme suit le discours musical : donner un support structurel identique aux deux premiers vers de chaque tercet (leur prosodie similaire s'y prête bien), en utilisant bien sûr comme matériau les schèmes des strophes précédentes. "Détendre" le discours sur le vers ''Nature, berce-le ...'' à la jonction entre ces deux couples de vers, et enfin utiliser au dernier vers les techniques de Schubert (resserrement harmonie, tonulations, ...) pour marquer le sommet dramatique ? Ceci impliquerait une reprise au second tercet de la ligne mélodique du premier tercet,ceci n'étant pas le cas chez Schubert. Le parcours tonal ne serait donc pas non plus calqué à 100% sur celui de Schubert du fait de cette reprise et de la concentration des tonulations sur le dernier vers.
J'ai le sentiment que la musique pourrait ainsi coller à l'esprit du poème mais je sollicite votre avis avant de m'engager sur cette piste. Peut-être d'ailleurs n'aurez vous pas le même avis sur les différentes facettes de ma proposition.
Bien cordialement,
Pascal