Chers ami(e)s,
ce titre est je l'avoue, destiné à attirer le chaland, mais la discussion n'en est pas moins très sérieuse. Comme d'autres peut-être parmi vous, je travaille dans un milieu fortement exposé à la technologie. Si ça n'est pas votre cas, vous en avez peut-être assez qu'on vous rebatte les oreilles avec ces histoires d'ordinateurs qui pourraient un jour créer de l'art, du vrai.
Et pourtant, nous y sommes presque. Si les IA génératives n'en sont pas encore tout à fait à crever l'écran en ce qui concerne la musique, c'est parce que contrairement à d'autres formes de données, le corpus n'est pas vraiment disponible sous une forme unifiée et facile à digérer, mais ces problèmes sont mineurs et seront très bientôt résolus.
Vous avez tous entendu parler de ChatGPT, qui représente de façon spectaculaire un point de bascule visible pour la génération de texte. Je m'en sers pour le travail tous les jours, et c'est absolument frappant de voir qu'avec mes quelques connaissances de base sur la programmation informatique, je suis capable de réaliser des choses qui m'auraient pris des semaines, voire qui m'auraient été impossible à atteindre. Il me suffit d'expliquer en termes clairs un problème, de suggérer des pistes pour les résoudre ou de citer un exemple fonctionnel similaire, et l'IA fait 90% du travail, il n'y a plus qu'à copier et coller.
Je suis à peu près certain que dans les 2 ans à 3 ans qui viennent (voire moins), nous allons voir la même chose pour la musique. Dans les faits, il suffira bientôt d'avoir un peu de vocabulaire et de culture musicale pour écrire de la musique. Exemple concret, j'écris un schème, puis je demande à l'IA de le développer en spécifiant le type d'imitation, de réaliser des variations. Ou bien j'écris un thème simple et je demande à l'IA de créer X variations, à charge pour moi de choisir celle qui me plait le plus. Tout ceci n'est plus du tout de la science-fiction, mais notre futur très proche.
Je vous avoue que je me sens un peu déprimé en pensant à tout cela, car j'ai l'impression ces temps-ci que le travail colossal (n'ayons pas peur des mots) que nous fournissons pour avancer avec Polyphonie sera très bientôt obsolète. Je me demande si d'autres que moi ont déjà réfléchi à cette problématique . Qu'en pensez-vous ? Je suis sûr qu'il y a des contre-arguments, mais je n'en vois pas beaucoup, personnellement, puisqu'à mon niveau. on en est encore typiquement à appliquer des pratiques (je ne dis pas "règles" pour ne pas énerver Jean-Luc) presque mathématiques par nature, ce qui est bien sûr éminemment programmable.
Cours 57 - Sonate en do mineur